La transmission de la féminité mère-fille
Lever le voile
Lever le voile sur la transmission de la féminité
Extraits du commentaire, paru dans le n° 76 de la revue de l’École de la Cause freudienne, sur le livre de Malvine Zalcberg, Qu’est-ce qu’une fille attend de sa mère ? Odile Jacob, Paris, 2010.
[…] Savoir ce que la fille désire – et ce vers quoi tendre dans sa vie – est un enjeu d’autant plus complexe pour une femme, que celle-ci n’est pas toute inscrite dans le symbolique; pas entièrement marquée par la castration, alors que l’homme se réfère uniquement au signifiant phallique.
Pour Malvine Zalcberg, la mère est le destin de la femme, au sens où une femme constitue sa féminité à partir de la façon dont sa mère a forgé la sienne propre, de la solution que la mère a déjà trouvé à son manque à être, manque de signifiant qui représenterait son sexe. Dès le début de sa vie, la fille dépend beaucoup de la manière dont la mère investit son image en tant que fillette, de la qualité du regard et des mots qu’elle adresse à sa fille ; mais c’est surtout dans la possibilité pour la mère d’affronter le réel de sa condition féminine par les semblants que s’inscrit son destin de femme plus tard.
[…] L’identité féminine de la fille va alors s’établir dans la parole et dans les semblants, sur une structure de fiction. Il est toujours question de feinte pour une femme et – lorsque la mère se rend au jeu de la mascarade avec son homme – elle pourra au moins transmettre à sa fille qu’elle a trouvé une façon singulière de se poser dans le jeu de la mascarade avec un manque, que de ce rien, elle a pu faire quelque chose.